05/01/2012

Shame


Steve McQueen cette personne si géniale qui avait déjà fait Hunger nous revient avec une perle.

Ce réalisateur, plasticien de métier, nous offre un film bien construit. Une vision merveilleuse de New York la nuit, son ambiance, sa débauche.
Il dresse ici le portrait d'un névrosé du sexe : Brandon joué, incarné, par Michael Fassbender. On suit ici un personnage qui se dégoûte et s'aime à la fois. Il essaie de changer, essaie de construire quelque chose avec une jeune femme mais n'y arrive pas. C'est un personnage froid, sans compassion.
Sa soeur Sissy (Carey Mulligan) jeune femme perdue, névrosée, accro à l'amour tente de s'introduire dans la vie de son frère, elle rêve d'une famille unie, d'une vraie relation entre frère et soeur. Brandon se cache perpétuellement, aux yeux de tous et même aux siens.

Ce film est d'une perfection incroyable, Fassbender le porte du début à la fin, sans aucune fausse note. Les dialogues sont quasiment absents mais les bribes de conversations donnent une atmosphère au film.
La scène de descente aux enfers est tournée de manière élégante, jamais de surenchère. Fassbender laisse à voir une sensibilité énorme. Il est pointu, animal, séducteur et inquietant à la fois.
Malgrès ses efforts, tout semble se répeter comme si sa soeur était en réalité sa conscience qui venait le tarauder au moment ou il en a le plus besoin, jouant sur la corde sensible pour le faire plier.
La scène finale, les optimistes penseront qu'il ne prendra pas la main et les réalistes penseront qu'il le fera. Tout recommence.


la plus grande réussite du cinéaste est d'avoir réussi à maintenir jusqu'au bout, malgré les flots de sang, de sperme et de larmes déversés à l'écran, ce regard distancié et cotonneux qui condamne le héros à la perpétuité. POSITIF

"Shame" est un (grand) film sur la solitude. Celle du mâle dans sa peau. PARIS MATCH

Steve McQueen est plasticien de formation. Au-delà de son scénario, "Shame" brille comme une sorte d'installation sur un thème ultra contemporain, et à laquelle Fass­bender se donne entièrement, altier et ravagé, impudique et ténébreux. En un mot, sensationnel. TELERAMA